conférence "Vazarely et l'art optique" donnée par un responsable de la fondation Vazarely. 

La conférence a eu lieu dans la salle même de l’exposition "trompe vue- trompe sens", salle relativement vaste. 

La conférence sur Vazarely était donnée par Gérard Martin qui s'occupe entre autres de Radio France Provence (ou Radio Bleu Provence) et de la communication de la fondation Vazarely. 
Son habitude des interventions en public et sa fréquentation des questions de l'art rendaient son propos très fluide. 
Dans son introduction Gérard Martin insista sur le rôle et l'objet du monde de l’art en géréral qu’il a définit prioritairement comme devant être en accord avec les problèmes de son temps. Gérard Martin a abordé ensuite les rapports de l'art de Vazarely avec la vie courante (architecture, design, habitat, mode, et tout le champ classique des arts visuel...). Le conférencier revint sur les rapports de Vazarely avec les autres artistes: les influences de l'école du Bauhaus notamment et la promotion des artistes du G.R.A.V. -ou Groupe de Recherche d'Art Visuel- grâce à la galerie créée avec Denise René à Paris... Il rappela le fort intérêt de Vazarely pour les sciences en général (optique, ondes, représentation graphique des particules moléculaire...). 
A travers un nombre impressionnant d'œuvres plastiques, présentées avec un projecteur numérique, Mr Martin a brossé une vision d'ensemble du projet visuel de Vazarely.

On pouvait noter de façon récurrente que Vazarely désirait donner l'impression que ses œuvres viennent optiquement vers le spectateur. En tant qu'ancien publicitaire il proposait un art "total", faisant grand cas des détails du quotidien des gens. Il s'intéressa principalement au mouvement, aux rapports surface-couleurs en général, aux rapports de l'art avec l'environnement urbain et proposa le multiple comme forme d'art "démocratique". Certains motifs ont ainsi fait l'objet d'un vaste ensemble de déclinaisons infinies où seule la couleur ou l'un des éléments variaient. En tant qu'artiste-citoyen il cherchait à faire correspondre une nouvelles forme artistique aux nouvelles visions du monde proposées par les scientifiques. 
Il s'inspira incidemment de l'épure des formes de l'eau qui vient épouser la forme d'un galet donnant un effet d'ondoiement des lignes. Cette même idée fut déclinée avec sa série de "zèbres". Il fut sensible au scintillement des couleurs comme on peut le percevoir dans les yeux des chats, chose qui ne m’aurait jamais traversé l’esprit au vu du résultat géométrique final.

Mr Martin en début de séance avait renouvelé son enthousiasme par rapport au projet de la semaine du "trompe-sens" qui proposait une approche pédagogique autour du problème de la vision et des enjeux liés à la confusion parfois engendrée par nos sens (vue-ouïe-toucher...) mais aussi par la confusion psychologique dont la guerre par exemple était le fruit. Il regrettait aussi que les visiteurs les plus nombreux et enthousiastes de la fondation soient principalement des étrangers alors que sa présence en Provence aurait dû mobiliser plus profondément un public local. Il a par ailleurs réaffirmé la dynamique des expositions temporaires (sciences, arts, architecture) que la fondation abrite régulièrement.

Bibliographie: Edmond Couchot, « La technologie dans l’art (de la photographie à la réalité virtuelle) », éditions Jacqueline Chambon p 137